Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

jeudi 20 septembre 2012

Nos amis japonais


Il y a des blessures qui sont longues à cicatriser et qui s'ouvrent à nouveau pour des raisons qui paraissent futiles aux outsiders que nous sommes. Tout ça pour quelques cailloux dans la mer... Mais les tensions entre les deux pays sont anciennes. Revenons un peu en arrière, mais pas trop.

" Dans l'Histoire récente, deux guerres ont eu lieu entre ces deux pays : la guerre sino-japonaise de 1894-1895 et celle de 1937-1945. La guerre de 1894-1895 aboutit à la défaite de l'Empire de Chine face à l'Empire du Japon. La Chine doit céder notamment Taïwan et abandonner sa suzeraineté sur la Corée qui devient colonie japonaise. [...] Au cours des années 1930, plusieurs conflits armés ont lieu entre la Chine et le Japon, constituant des préludes au déclenchement officiel de la seconde guerre sino-japonaise, et y étant parfois inclus : la conquête de la Mandchourie par le Japon en 1931, qui aboutit à la création du Mandchoukouo, et la Guerre de Shanghai en 1932. Après l'invasion par l'Empire du Japon d'une grande partie du territoire de la République de Chine (1912-1949), la seconde guerre sino-japonaise se termine lors de la capitulation du Japon à l'issue de la Seconde Guerre mondiale." Wikipedia

Le massacre de Nanjing de 1937 n'a pas été oublié
(Shanghai Daily)
Lu sur lefigaro.fr : " Les relations commerciales entre la Chine et le Japon commencent à pâtir sérieusement de la tension entre les gouvernements des deux pays. En début de semaine, Canon et Panasonic annonçaient la suspension de leurs opérations en Chine. Ce mardi, les constructeurs leur emboîtent le pas. Toyota, Nissan et Honda ont arrêté partiellement ou totalement leur production sur le territoire du premier marché automobile mondial. Des craintes pour le personnel ont été évoquées, alors que des concessionnaires de Toyota et Honda ont déjà subi des attaques de la part de manifestants chinois. À eux trois, les constructeurs nippons comptent onze usines d'assemblage en Chine, qui fabriquent près de trois millions de véhicules par an. Sur la Toile chinoise, les appels au boycott de produits japonais se multiplient, alors que l'an dernier la Chine était la première destination des exportations nipponnes.


Pour quelques arpents de rocs perdus en mer de Chine orientale, les passions s'enflamment entre la deuxième et la troisième économie mondiale. Des manifestations antijaponaises se sont poursuivies ce week-end à travers toute la Chine, forçant de grandes entreprises japonaises à interrompre leurs activités.
La presse officielle chinoise a brandi lundi la menace de sanctions économiques. Le Quotidien du peuple a averti que le Japon risque de vivre une nouvelle «décennie perdue» de stagnation économique si la Chine a recours à l'arme économique. Ce lundi, la plupart des grandes entreprises opérant en Chine - dont Panasonic et Canon - ont fermé des sites, demandant à leurs employés de rester chez eux. La fièvre nationaliste chinoise a pris un tour violent ces deux derniers jours. À Qingdao, le feu a été mis à une usine Panasonic, et des concessionnaires Toyota et Honda ont été attaqués. Une autre ­usine Panasonic a été victime de «sabotages» de la part de ses ouvriers chinois. À Xian, un hôtel de luxe fondé par des Japonais a été saccagé. À Shenzhen, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre la foule."


On parle de diables japonais, on défile avec des slogans anti-Japon. J'ai entendu que ces manifestations pourraient être orchestrées par le gouvernement chinois à la veille de la fête nationale du 1er octobre et du changement de gouvernement prévu en octobre. Rivalités politiques, laissés pour compte du miracle chinois qui manifestent leur mécontentement, scandales impliquant des hauts dirigeants, la maison Chine se fissure. Alors hop on remet une couche de nationalisme pour solidifier l'édifice, pourquoi pas ? Mais attention à ne pas trop en faire, ne pas perdre le contrôle tout de même, il faut que les "Chinois transforment en force leur colère"...

Quand j'ai lu qu'à Shanghai, beaucoup de magasins et restaurants japonais étaient restés fermés ou marquaient leur amour pour la Chine, je me suis dit que je devais aller jeter un œil. Je confirme...

 







 

Et puis, il y a encore cette histoire du 81e anniversaire de l'invasion chinoise qui n'a jamais été oubliée, le 18 septembre, jour de l’ "humiliation nationale" . Il paraît que les sirènes auraient dû résonner ce jour-là. Nous ne les avons pas entendues. Par contre, samedi 15, les sirènes ont gémi, sans qu'on en connaisse la raison.


Le journal a été particulièrement laconique à ce sujet, si bien qu'on ne sait pas très bien ce qui s'est passé. C'est un sentiment étonnant de vivre en Chine, dans une situation de tension, et d'entendre les sirènes retentir dans toute la ville. C'est rassurant de voir que personne ne leur prête attention.

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