Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

jeudi 7 juin 2012

La vérité, toute la vérité, rien que la vérité

Eté comme hiver, toute la journée cette nuée d'oiseaux tournicote
autour de chez nous, quel que soit le niveau de qualité de l'air
Dans le billet précédent, je n'ai annoncé que de bonnes nouvelles.

Il n'a pas fallu attendre longtemps pour lire exactement le contraire dans le même quotidien, juste un jour...

La Chine a prié les consulats étrangers de cesser de publier leurs propres mesures de la qualité de l'air. Et pourquoi donc? Parce que seul le gouvernement chinois est autorisé à mesurer et publier de telles informations. Les résultats provenant d'autres sources ne sont ni standardisés, ni rigoureux, voilà pourquoi.


L’Ambassade des US à Beijing et les Consulats US à Shanghai et à Guangzhou font leurs petites combines dans leurs coins et ça ne va pas, c'est contre la Convention de Vienne sur les relations consulaires. Ils doivent respecter les règlements locaux et n'ont pas le droit d'intervenir dans les affaires internes d'un pays, qu'on se le dise. Qu'ils fassent leur mesures pour leurs diplomates s'ils n’ont rien d'autre à faire, bon d'accord, mais pas d'annonces officielles. Il faut dire qu'il y a de grandes différences entre les mesures. Le bon peuple, qui se met à s'intéresser à l'environnement, ne sait plus où il en est. Par exemple, le 14 mai, l'air de Shanghai a été considéré comme "bon" par les autorités, alors que le Consulat local l'avait trouvé "malsain pour des groupes sensibles".

Tout va bien, nous dit le journal chaque jour.
Le vice-ministre de la protection de l'environnement, Wu Xiaoqing, explique qu'en fait les résultats sont les mêmes, c'est l'interprétation qu'on en fait qui diffère "l'utilisation des standards de qualité de leurs propres pays pour évaluer l'air d'ici est évidemment déraisonnable", évidemment !


On peut encore consulter les mesures du Consulat en ligne : http://twitter.com/#!/cgshanghaiair. Tant que ça dure !

Wu Xiaoqing
Profitons d'avoir une pensée émue pour Monsieur Wu qui doit avoir passé un sale quart d'heure. En effet, le même jour, après cette histoire de qualité de l'air, il a dû expliquer que le gouvernement avait échoué dans la réduction d'émissions d'oxynitride. En fait, il a même annoncé que la pollution dans les régions rurales avait augmenté à cause de l’accélération de l'industrialisation de l'agriculture, 21.5% des échantillons de terre ne respectant pas les normes nationales.


Et ce n'est pas fini. Plus loin dans le même journal, le pauvre Wu a encore dépeint la situation calamiteuse des eaux chinoises, rivières et mers. 25.3% des eaux de rivières a été considéré comme non-potables, mais pouvant être traitées, et 13.7% juste bonnes pour l'agriculture. 53.8% des lacs sont bourrés d'algues...

Je ne pense pas qu'il ait terminé sa journée en buvant un grand verre d'eau !

Brume ou pollution?

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