Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

vendredi 30 mars 2012

Zenitude

C'est difficile d d'être contrariée par un feu rouge/vert.
Je suppose qu'on traverse ou pas selon son humeur du jour.
En y réfléchissant, quelle que soit la couleur du feu,
c'est un peu ce qui se passe...


Comme je le disais déjà en août, les Chinois peuvent avoir des réactions extrêmes. Tous les jours, on peut lire des histoires de types qui pètent les plombs pour un rien, un chauffeur de bus qui se fait démolir pour deux ou trois yuans, un conducteur qui a massacré et tué un chauffeur de taxi qui a eu le malheur de faire une misérable raie à sa belle et onéreuse voiture, ...

Et de l'autre, il y a des gens tellement heureux d'être au monde et d'y voir clair, comme on dit, de ces gens qui savent se contenter de leur lot avec reconnaissance. A chaque fois, je suis étonnée, soufflée, et je me dis que je ferais bien d'en prendre de la graine, au lieu de râler sur tout, pour tout.
 
La liste pourrait être longue, j'ai retenu juste une pincée de ces bienheureux, pour me rappeler.

La première qui  m'a apporté matière à réflexion sérieuse, c'était une vendeuse de légumes au marché l'hiver passé. Elle était emmitouflée dans des tas d'écharpes, bonnets, portant la traditionnelle doudoune très matelassée car c'est vrai qu'il faisait froid, même à l'intérieur du marché. A ma remarque sur le froid, elle a répondu en riant : " Moi, je préfère l'hiver. Il fait froid, tu remets une couche. En été, quand il fait trop chaud et que tu as tout enlevé, tu fais comment ? "


Cette vendeuse n'est pas la philosophe
citée plus haut

Mon vendeur de journaux m'offre également de jolis moments de réflexion chaque fois que je vais m'emparer du Shanghai Daily. Lui, il est dans son kiosque depuis 5h30 du matin à ouvrir la "boutique", réceptionner ses journaux et magazines, installer des parasols s'il pleut car sa marchandise déborde largement sur son coin de trottoir. Il y reste jusqu'à 19h30. Pendant toute la journée, il vend sa marchandise bien sûr, mais surveille aussi les chiens et les bébés en pousse-pousse des gens qui vont au supermarché. Il me garde également mon sac d'achats quand j'ai encore quelques courses à faire et que ça m'arrache l'épaule. Il connaît tout le monde, permet aux vieux de se reposer sur sa chaise, engueule une sourde-muette en silence... Bref, il a un rôle très social dans ce bout de quartier. L'autre jour, il me montrait justement des photos de bébés et je lui ai demandé s'il avait un enfant, une femme ou une copine. Il m'a répondu en riant qu'avec son travail, il n'avait pas trop le temps d'avoir une vie privée à côté. Et j'ai repensé à une autre conversation que nous avions eue quelques semaines auparavant. Il faisait un froid de canard, nous étions emmitouflés l'un ou l'autre et il m'a déconseillé d'enlever mes gants pour aller chercher les 2 piécettes pour payer mon journal. Dans la discussion, il m'a dit qu'il était un type tellement chanceux. " Regarde, mon kiosque est tellment bien situé que quand il y a du soleil en hiver, il peut passer entre les bâtiments et me réchauffer. Et en été, il y a l'ombre des arbres ! " C'est vrai que, vu ainsi, il a de la chance.

La situation privilégiée du kiosque



Louis ou Lu Yi, je ne sais pas, devant son kiosque
















Terminons par un vrai proverbe chinois :

Une conversation avec un homme sage vaut dix ans d'études.

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